Eh bien, on les aura attendus ces fameux Nouveaux Mutants. Repoussé à de multiples reprises, parfois pour faire place à ses cousins plus prestigieux (Deadpool 2 et Dark Phoenix) d’autres par pure malchance (une date de sortie “finale” pile pour la crise du coronavirus), ce film au pitch intrigant arrive enfin sur nos écrans.
Situé dans le monde des X-Men, on y suit Danielle Moonstar, jeune mutante amérindiennne qui se réveille dans un simulacre d’hôpital. On lui assure que son hospitalisation a pour but de l’aider à comprendre et à appréhender ses pouvoirs naissants et encore inconnus, mais quelque chose cloche : Dani se rend compte qu’elle est emprisonnée, et que des événements de plus en plus étranges commencent à se produire autour d’elle. Avec l’aide de 4 autres adolescents découvrant leurs propres pouvoirs, elle va tenter de lever le voile sur les mystères de l’institut.
Un film d’horreur avant d’être un film de super-héros ?
Les Nouveaux Mutants est sans conteste le projet de l’univers X-Men qui m’intéressait le plus depuis Logan. Entre la saga principale dont je m’étais totalement désintéressé (je n’ai même pas vu Dark Phoenix), un Deadpool 2 dont je n’attendais pas grand chose (je vous ai déjà dit que j’étais pas fan du méta ?) et mon amour inconditionnel des films d’horreur, la promesse des créateurs d’avoir un “vrai film d’horreur situé dans l’univers de X-Men” titillait ma curiosité. Ajoutez à cela des bande-annonces plutôt convaincantes, et vous pourriez dire que j’étais à bord du train de la hype. Maintenant qu’il est enfin arrivé, le film remplit-il toutes ses promesses ?
Eh bien, oui et non. Oui, dans le sens où il est indéniable que nous n’avons pas affaire à un film de super-héros classique, et que les codes empruntés sont à chercher ailleurs. Toutefois, pour un film qui nous promettait du Shining de l’aveu même de son réalisateur, je dois dire qu’on est plutôt face à du Buffy contre les Vampires. Si cela peut sonner comme une vanne, je peux vous assurer que je suis tout à fait sérieux – la preuve en est que dans les deux scènes où nos protagonistes regardent la télé, ce qui passe à l’écran est bien entendu Buffy elle-même !
Et si en effet Buffy joue avec les codes de l’horreur pour raconter des histoires adolescentes, difficile de dire que la série fait vraiment peur. Du coup, si vous vous attendez à frissonner devant Les Nouveaux Mutants, vous serez probablement déçus, malgré quelques designs de monstres intéressants (inspirés eux aussi de la série d’ailleurs).
Si en revanche vous y allez avec Buffy en tête, vous verrez qu’il est facile de pardonner certains choix qui auraient été aberrants autrement, à l’instar du final qui part totalement en vrille. Vous pourrez alors vous concentrer sur ce qui est à mon avis le coeur du film, à savoir le passage à l’âge adulte quand on a vécu un traumatisme à l’enfance. Si le traitement de ces sujets est délicat et que le film n’a décidément pas la finesse d’écriture de Buffy, certaines idées sont percutantes et bien traitées (la façon dont les “smiling men” posent leurs mains sur les épaules de leurs victimes, brrr..!).
De fait, je ne sais pas si je peux en toute décence recommander ce film à tout le monde. Pour ma part, je l’ai trouvé rafraîchissant et son premier premier degré un peu kitsch en fin de film n’a fait qu’ajouter à son charme. Pour autant, je dois dire que je suis un peu déçu que le film ne soit pas vraiment un film d’horreur, parce que je pense qu’il y avait un vrai potentiel dans le film autour du mystère de cet hôpital bizarroïde – aspect malheureusement un peu passé à la trappe dans un final qui se veut flamboyant. Bon, c’est pas tout mais je pense que je vais ressortir ma collection de DVDs de Buffy moi…